LE SYNDROME ASTERIX
Depuis quelques semaines Pascale Loiseleur fait feu de tout bois et communique tout azimut pour convaincre les senlisiens de le CEEBIOS est une réalité et une opportunité pour Senlis.
Le CEEBIOS, c’est maintenant et les soucis aussi…
Réunions publiques en pleine campagne électorale, présentations avantageuses, vérités tronquées, rien n’est trop beau pour le CEEBIOS.
Cette communication relève en réalité de la prestidigitation, de la manipulation, et de l’imposture.
Les raisons sont multiples :
A ce jour le CEEBIOS n’a aucune existence légale, aucune structure juridique sur laquelle il s’adosse. Pour l’instant le CEEBIOS, c’est un logo déposé à grand frais à l’INPI, des murs vides et c’est tout.
Le nom du CEEBIOS, centre Européen d’excellence pose également question et relève également de l’imposture : L’excellence, ça ne se décrète pas. L’excellence n’est que le résultat d’un long processus. L’excellence, c’est un but à atteindre mais ce n’est pas un titre ou un prérequis.
J’ai beau cherché également, à ce jour dans aucun document je n’ai trouvé la moindre relation avec L’Europe. Pas de partenaire financier, pas de partenaire économique, pas de subvention. Rien. Mais cela ce n’est pas une surprise car mise à part quelques officines de lobbying il n’y a à ce jour aucun partenaire associé à ce projet. Le CEEBIOS, qui d’après nos élus est une réalité, n’apparait même pas dans le moteur de recherche du CNRS.
Les formations dont il est question sont assurés par un organisme extérieur l’UNIT spécialisé dans le e-learning qui n’a pas attendu le CEEBIOS pour exister et que l’on regroupe sous le vocable de MOOC. D’ailleurs il y a une contradiction de taille entre la nécessité de créer un lieu, le CEEBIOS, pour y faire de la téléformation et la notion même de formations dématérialisées qui ne nécessitent justement pas de lieux de formation !
Manipulation également lorsque l’on ose remettre en question ce projet par une réponse toute faite : Le CEEBIOS c’est la modernité et le progrès. Etre contre le CEEBIOS, c’est être contre le progrès ? Non être contre le CEEBIOS, c’est surtout être contre un projet totalement délirant qui va bientôt être hors de contrôle et qui va plomber les finances de la ville pour des années. Le progrès à Senlis c’est une ville moderne, avec un transport moderne et des infrastructures modernes.
Jérome Bascher est également coupable de soutenir un tel projet pour de sombres arrière-pensées politiciennes et de calculsdestinés uniquement à laisser une porte ouverte à la négociation d’entre-deux tours alors qu’en privé il torpille le projet.
Les conditions géo-économiques qui pourraient permettre à ce projet de voir vraiment le jour ne sont remplies. Ce type de projet, ces centres de compétitivités s’appuient sur des infrastructures économiques déjà existantes sur lesquelles viennent se cristalliser des investissements afin d’en augmenter les retombées. La compétition se joue à l’échelle des pays, sur des territoires précis qui nécessitent des capitaux de plusieurs dizaines de millions d’euros concentrés sur des projets.
Quels gogos vont investir 20 millions d’euros uniquement pour remettre le site aux normes ? Alors que ces sommes devraient être investies dans la recherche elle-même.
Qui peut croire réellement que ce projet va créer des emplois qualifiés ? ou des formations du CAP à l’ingénieur.
Quels sont les étudiants et les chercheurs qui vont vraiment venir s’enterrer à Senlis où il n’y a pas de gare ?
Qui peut vraiment croire que l’on peut faire un auditorium dans un ancien manège à cheval alors que pour être crédible de tels équipements nécessitent une infrastructure lourde et de plusieurs centaines de places assorties d’une offre hôtelière adéquate.
Il y des moments où les petits villages gaulois ne font pas le poids.
phil