Ascenseur pour l"échafaud

N'en déplaise aux opposants de toutes natures, aux républicains, aux amoureux de la démocratie, aux esthètes de la concertation il y quand même quelques vérités qu'il  faut avoir en tête.

Certains se délectent de la victoire annoncée de Pascale Loiseleur et de la défaite de JC Canter.

Oui, c'est vrai. La marche est trop haute et le score d'Aimer Senlis reflète le désamour d'un électorat à la hauteur des espoirs qu'il avait  suscités, aggravé par la liste de B Mouly et du FN qui ont affaibli son socle tout autant que celui de J. Bascher.

Mais celui qui a le plus perdu, ce n'est pas JC Canter, c'est L'UMP et Jérome Bascher lui fait un score identique.

A peine 20%, alors qu'il y a encore 6 ans, l'UMP tenait encore le haut du panier et que l'on ne peut pas dire que son candidat ait subi le même traitement médiatico judiciaire (dont je pourrais vous lever une partie du voile par un témoignage crédible très prochainement).

Ce témoignage bien entendu n'a plus beaucoup d'importance au regard des évènements actuels mais il permet aussi de remettre cette période dans une autre perspective.

N'en déplaise aux opposants de toutes natures, aux républicains, aux amoureux de la démocratie, aux esthètes de la concertation, l'exercice de la démocratie nécessite par essence l'existence d'une opposition quelqu'en soit la nature. Sinon une élection avec un seul candidat s'apparente à une dictature même s'il s'agit de celle du consensus et de l'eau tiède.  Une opposition contribue à l'exercice de la démocratie, au contrôle, à la modération, à éviter de tomber dans les travers de l'omnipotence. Il y  a une ligne ténue entre l'empereur et le dictateur. Il ne faut pas oublier non plus que ce suffrage laisse 40% d'électeurs indifférents à la chose publique, et que cette majorité quelqu'en soit son détenteur, reste très relative.

N'en déplaise aux opposants de toutes natures, aux républicains, aux amoureux de la démocratie, aux esthètes de la concertation, il faut accepter cette exercice de l'opposition comme il faut accepter les victoires larges et massives.

Si demain les perdants coupables d'orgueil et de vanité anoncent leur suicide politique par le maintien de leur liste,

dimanche, ils montront  sur l'échafaud installé à leur intention sur la place publique, offriront leur  tête, que la foule  réunie des électeurs contribuera à faire rouler dans la sciure au moment ou le glaive tenu par le bras séculier de la légitimité démocratique viendra s'abattre séchement sur leur nuque.

Que le supplice soit bref, il faut dans ce cas là une victoire sans contestation comme un coup de grâce.  Pas d'agonie, pas de fin funeste, pas d'acharnement, les combattants ont  le droit à la dignité dans leur mort politique.

On achève bien les chevaux

phil